Potion magique ou...
Comment je suis tombée dedans à ma naissance !
Je vais vous raconter une partie de mon histoire avec mon papa. Vous comprendrez ainsi pourquoi, je suis à cheval sur la couture et le repassage !
Mon papa est né il y a longtemps dans les pays de l'Est. Il a appris son métier de tailleur (artisan qui fait des vêtements sur mesure) dans son pays d'origine. Voulant se perfectionner il a fait son compagnonnage dans divers pays et en France où il a enfin posé ses valises.
On entend plus beaucoup ce terme, compagnonnage, c'est un temps pendant lequel un ouvrier sorti d'apprentissage doit travailler comme compagnon chez un maître avant de devenir maître lui-même.
Toujours dans l'apprentissage et le perfectionnement il est devenu "meilleur ouvrier de France".
Dans son l'atelier, j'y étais tout le temps et je jouais sous la grande table avec des épingles et des bouts de tissus avant même de savoir marcher.
Le fer à repasser était branché en permanence, toujours prêt à servir pour ouvrir une couture, mettre en forme une manche ou un col et lisser une doublure. Avant toute opération il repassait tissus et doublures afin de n'avoir aucun pli et n'avoir aucune surprise lorsqu'il cousait le tissu.
Il y avait des apprentis auxquels mon père devait dire, fais pas ci, fais pas ça, fais comme ci, fais comme ça....
Je suppose que j'ai bien intégré la chose en cousant les robes de mes poupées puisque mon arme préférée en matière de couture, après la MAC est le fer à repasser ! Il n'a jamais voulu que j'en fasse mon métier, cela ne m'intéressait pas non plus, mais j'ai toujours cousu, vous vous en doutez bien !
Grâce à lui, j'ai appris que la performance (vite fait) ne servait à rien en général, que c'était souvent "mal fait" et qu'il fallait recommencer. Combien fois il a dû me faire défaire et recommencer un ourlet parce que l'on voyait les points sur l'endroit, et je vous parle pas du reste !!
Faire et défaire c'est travailler, mais c'est aussi une perte de temps et bien souvent une perte de "matière", il faut retailler, recouper pour y arriver et on constate souvent que l'on manque de tissu pour recommencer.
Je déteste le "vite fait-mal fait". J'adore le bien repassé et mon plus grand plaisir était de me glisser dans des draps de fils très bien repassés...Oups .....pardon ...... je m'éloigne, mes draps sont usés depuis longtemps !!!
Dans l’industrie, les cercles de qualité ont été mis en place dans les années 1980. Perfectionnement moral et éthique professionnelle se conjuguent pour pousser à un travail de plus en plus impeccable. Mon papa n'avait appris ces valeurs bien avant cette date.
Le goût du travail bien fait est inné, mais bien travailler s'apprend ...